— Comment transmettre à tous ceux que cela intéresse la quantité d’informations que nous avons trouvées au long de notre quête de mémoire sur les Cap-Horniers ?
— Pourquoi ne pas en faire un site Internet ?
Telle est la réponse de Hervé DEPECKER (maintenant disparu), qui travaillait au Musée portuaire à Dunkerque, à Yvonnick (qui a deux grands-pères cap-horniers) et Brigitte LE COAT, un jour qu’ils devisaient sur le quai de la Citadelle devant le musée. La réponse est pertinente, certes, mais le travail colossal ! Il nécessite des collaborations. Appel est donc lancé en direction d’organismes dont l’intérêt pour le cap Horn et ses marins est avéré.
L’Association des Cap-Horniers de Plaisance (maintenant disparue), en la personne de son président Jacques REY, réagit avec enthousiasme. Pierre ALGLAVE construit avec Brigitte et Yvonnick un site expérimental simplifié à l’aide du "Livre des voyages des voiliers de la compagnie BORDES, 1893-1914" aimablement prêté par France BEQUETTE (petite-fille d'Alexandre Bordes). La faisabilité du projet est démontrée et son intérêt semble évident.
L’Association des Amis du Musée International du Long Cours Cap-Hornier (AMILCCH, qui s'appelle maintenant Cap Horn au Long Cours, CHLC), qui détient des éléments intéressants de la mémoire des cap-horniers, soutient le projet et son président d’alors, Philippe MANGON, accompagne le groupe qui s'est créé. C’est à Saint-Malo en effet que des Cap-Horniers ont créé à la fin des années 1930 l’Amicale Internationale des capitaines au long cours Cap-Hornier (AICH, disparue en 2003 avec les derniers Cap-Horniers français). L’AICH a accumulé un important patrimoine en partie exposé dans la tour Solidor à Saint-Malo (ce musée n'existe plus).
À Dunkerque, grand port cap-hornier au début du siècle dernier, le Musée portuaire, par l'intermédiaire de sa directrice Isabelle ROUSSEL, non seulement offre l’hébergement du site, mais décide aussi de mettre des ressources et des compétences au service de la création de la base de données consacrée aux voiliers et aux marins français cap-horniers. L’activité du musée sur ce thème n’est en effet pas nouvelle et son importance ne cesse de croître.
Le site s’appellera www.caphorniersfrancais.fr. Une convention régit la collaboration de ces différents organismes, et un comité de réflexion se met en place. Composé des initiateurs du site, ce comité décide de la possibilité de publier les documents et garantit la qualité du travail effectué. Le Musée national de la Marine à Paris, en mettant à disposition des locaux pour les réunions du comité - auxquelles il s’associe d’ailleurs - participe de la synergie. Petit à petit d’autres personnes apportent les résultats de leurs propres recherches : Patrick AHERN (The French Bounty Ships in Australia 1898-1925), Étienne BERNET (les Cap-Hornières, les Cap-Horniers dunkerquois), Frédéric GRELLIER (Les grands voiliers cap-horniers nantais), Marc MÉTAYER (les voiliers du nickel, les Cap-Horniers rouennais).
Et puis Jean-Yves LE BLÉVEC et Jean-Marc LE CLAINCHE, membres de notre association, photographient systématiquement les rôles de désarmement des voiliers aux Archives Départementales (AD) de Nantes, au Service Historique de la Défense (SHD) à Cherbourg et dans d’autres centres d’archives où l’on trouve ces rôles. Permettant à tous de travailler sur les rôles sans avoir à se déplacer jusqu’aux centres d’archives pour consulter les registres qui les contiennent, cela donne une formidable impulsion à la construction de la base de données du site. Et puis les AD 76, comme les AD 44, ayant mis en ligne une grande partie des rôles des voiliers qui ont désarmé à Rouen et au Havre, à Nantes et à Saint-Nazaire, nous trouvons là une aide précieuse pour le travail que nous faisons.
La liste des personnes, membres ou pas de CHLC, qui œuvrent à la collecte du patrimoine et au dépouillement des archives commence alors à s’allonger : Michel BERNARD, Yann BIHAN, Christian BLOSSEVILLE, Pierre-Luc BONNIN, Joëlle BOUGARAN, Claire BRABAN, Louis BRINQUIN, Luc BRULAIS, Alain CALLET, Laurent CATÉ, Yves CHÉDOTAL, Claire CONAN, Viviane DAUBEUF, Michel et Marie-France DELAFOSSE, Vincent DONVAL, Jean-Pierre ELIE, Henri et Danielle GAUTIER, Guy GUILLOU et Maryvonne CAPITAINE, Claude GUY, Soizick HALBERT, Alain JAN, Philippe JAQUARD, Bernard LE BIHAN, Annie LE BRETON, Gildas LE BRIQUIR, Pierre et Sylviane LE FRIANT, Marie-Laure LE LOUARN, Jean-Yves et Brigitte LE ROY, Alain MARTIN, Jean-Michel MAUFFRET, Benoît MENEZ, Laurent PAVLIDIS, Hervé PEAUDECERF, Marie-Danièle et Pascal QUÉHEC, Annie THAURONT, Cédric TRÉHOREL, Elisabeth VIRIOT, Charles WEISZ, … Nous complèterons cette liste des collaborateurs à mesure qu’ils se présenteront. Ce site n'aurait pas pu se développer comme il le fait sans le secours efficace et généreux de François LE COAT pour régler les problèmes que pose l'informatique, ni sans l'aide pertinente et toujours chaleureuse de Jean-Paul COQUINOT dont la vaste culture nous est infiniment précieuse pour nos recherches sur le monde maritime, ni sans le concours chaleureux de Christophe POLLET, chercheur à l'Instituto de Arqueologia Nautica y Subacuatica à Santiago de Chile, toujours enthousiaste pour fouiller... jusqu'au fond de l'eau pour trouver les témoignages qu'il nous apporte du passage des Cap-Horniers au Chili.
Chaque contribution au travail de mémoire sur les Cap-Horniers français est une victoire contre l’oubli dans lequel pourrait tomber l’épopée de ces grands professionnels de la Marine marchande. Vous qui consultez ce site, veuillez nous communiquer les informations dont vous disposez sur ces marins, et n’hésitez pas à vous associer au travail de construction de ce site www.caphorniersfrancais.fr : ce qu’apporte chacun permet aux autres de mieux comprendre l’histoire commune à tous, et en définitive permet à lui-même de mieux connaître sa propre histoire.